lundi 16 avril 2012

Florilège de Pâques.


Saint Antoine † 356
Antoine, ayant marché trois jours et trois nuits, arriva à une montagne assez haute au pied de laquelle était une source dont l’eau était extrêmement fraîche. Poussé par un mouvement de Dieu, il conçut de l’amour pour ce lieu-là. Ayant pris des pains des mains de ceux qui l’avaient guidé, il demeura seul dans la montagne, nul autre qu’eux ne le sachant. Vita 16
Celui qui est établi au désert est débarrassé de trois guerres : l’ouïe, la parole, la vue. Il n’en reste plus qu’une seule, la guerre du cœur.

Saint Paul l’ermite † 342
Si quelqu’un possède la pureté, tout lui sera soumis comme Adam dans le paradis.

Saint Pacôme † 346
Pendant une famine, se souvenant que « si un membre souffre, tous souffrent avec lui », Pacôme s’affligeait et se mortifiait davantage, en des jeûnes et des prières plus abondantes. Vies coptes de Saint Pacôme 169
Il priait jour et nuit pour le salut de nos âmes et celles du monde entier. Id.231

Saint Macaire † 390
L’homme intérieur regarde tous les hommes d’un œil pur et il se réjouit alors à cause de tout l’univers, et il ne désire de tout son cœur qu’aimer et vénérer chacun.
Le solitaire est appelé moine parce qu’il converse avec Dieu jour et nuit et n’imagine rien que les choses de Dieu sans rien posséder sur terre.

Saint Hilarion † 372
De Palestine, Abba Hilarion se rendit sur la montagne chez Abba Antoine. Et Abba Antoine lui dit : « Tu es le bienvenu, porte-lumière qui te lèves le matin. » Et Abba Hilarion lui dit : « Paix à toi, colonne de lumière qui éclaires le monde. »

Saint Ephrem † 373
Celui qui célèbre tout seul au désert
est une assemblée nombreuse.
Si deux s’unissent pour célébrer parmi les rochers,
des milliers, des myriades sont là, présents.
S’il y en a trois qui se rassemblent,
un quatrième est parmi eux.
Sont-ils crucifiés sur le roc
et marqués d’une croix de lumière,
l’Église est fondée.
Sont-ils réunis, l’Esprit repose sur eux.
Et quand ils terminent leur prière,
le Seigneur se lève et sert ses serviteurs.
Le jeûne est leur offrande, la veille leur prière.
Leurs méditations sont l’holocauste,
leur célibat, la victime.
Leur pureté est le voile du sanctuaire.
Leur humilité, un encens parfumé.
La louange qui monte des grottes
est le sacrifice caché pour Dieu.
Leur cœur, au plus profond, est le Saint des saints,
là est érigé l’autel de la réconciliation.

Saint Basile de Césarée † 379
Ô Solitude, ô foyer de la doctrine,
école du céleste et divin savoir,
où Dieu est tout ce que nous pouvons apprendre.
Ô désert !  Paradis de douceur
où les fleurs parfumées de la charité
tantôt éclatent dans une lumière de feu,
tantôt brillent de leur pureté de neige !
Dans l’encensoir de la prière continuelle,
pétille le feu brûlant et doux,
la flamme immortelle de l’Amour.

Saint Isaac de Ninive † V° siècle
Hâte-toi d’entrer dans la chambre nuptiale de ton cœur,
là tu trouveras la chambre nuptiale du ciel.
Car ces deux chambres ne sont qu’une
et par une seule et même porte
ton cœur peut pénétrer dans l’une et dans l’autre.
L’escalier qui monte au Royaume
est caché au plus profond de ton cœur.

Saint Sabbas † 512
Quiconque bâtit une cellule, édifie l’Église de Dieu.

Saint Dorothée de Gaza † 530
Qui connaît la douceur d’être avec Dieu, sinon celui qui en a l’expérience ?

Dad-Icho † VI° siècle
Le Père est ton monastère.
Le Fils est ton compagnon.
L’Esprit Saint sanctifie ta cellule.
Le Roi du Ciel va te réjouir en te disant cette parole de vie
en présence des Anges et des Saints :
« Toi, ô béni de mon Père, viens :
J’étais prisonnier dans ta cellule
et tu es venu me visiter ! »

Saint Denys l’Aréopagite † début du VI° siècle
O Bienheureuse Trinité, guide-moi au-delà de l’inconnaissance jusqu’à la cime la plus haute, là où les mystères simples, absolus et incorruptibles de la théologie se révèlent dans la ténèbre plus que lumineuse du silence.

Saint Jean Climaque † 649
Je vous présente, mes chers amis, un pain délicieux et salutaire pour la nourriture de vos âmes ; je veux dire de vous parler de la vertu admirable de ces moines qui, pour s’accoutumer à recevoir avec la plus grande patience et la plus parfaite charité les injures, les affronts et les mépris des autres, s’étaient réunis ensemble pour s’exercer à supporter toute sorte d’humiliations, d’outrages et de mépris.
Il est de la plus grande importance pour ceux qui sont chargés de distribuer aux autres le pain de la Parole de Dieu, de faire une attention particulière à l’âge des personnes auxquelles ils la distribuent, aux personnes mêmes, à la quantité de cette divine nourriture, et à la manière dont ils l’administrent.

Saint Maxime le Confesseur † 662
Le monde est un car le monde spirituel dans sa totalité se manifeste dans la totalité du monde sensible pour ceux qui ont des yeux pour voir. Et le monde sensible tout entier est secrètement transparent au monde spirituel tout entier. Dans celui-ci est celui-là par les essences, et dans celui-là est celui-ci par les symboles, et l’œuvre des deux est une.

Saint Jean Damascène † 749
La tente d’Abraham est de toi un présage très manifeste : car à Dieu le Verbe, venu habiter en ton sein comme sous la tente, la nature humaine a offert le pain cuit sous la cendre, c’est-à-dire les prémices d’elle-même à partir de ton sang très pur, cuites et transformées en pain par le feu divin, subsistantes dans sa personne, et servant vraiment de nourriture à un corps vivifié par une âme raisonnable et intelligente.

Saint Théodore Studite † 826
Nous marchons ensemble, dans un seul esprit,
vers ce qui est vraiment notre unique désir,
l’unique but de notre élan :
servir le Seigneur et lui plaire,
comme dans un nouveau paradis, dans cette vie angélique…
C’est là tout le don de Dieu !
Notre joie, notre nourriture,
l’objet de notre zèle et notre souci :
c’est le moyen de plaire au Seigneur.

Saint Syméon le Nouveau Théologien † 1022
Père, mère, frères, parents et étrangers et tout le reste de ma famille et de mes amis : tu m’as séparé d’eux, moi pécheur, plus misérable qu’eux tous, ô Sauveur, et Tu m’as recueilli dans tes bras immaculés. Hymne II, 40


SOURCE : ICI

dimanche 15 avril 2012

Pâques et le Nom...

 ΑΙΝΕΙΤΕ, παῖδες, Κύριον, αἰνεῖτε τὸ ὄνομα Κυρίου·  εἴη τὸ ὄνομα Κυρίου εὐλογημένον ἀπὸ τοῦ νῦν καὶ ἕως τοῦ αἰῶνος.  ἀπὸ ἀνατολῶν ἡλίου μέχρι δυσμῶν αἰνετὸν τὸ ὄνομα Κυρίου.

 προσκυνήσω πρὸς ναὸν ἅγιόν σου καὶ ἐξομολογήσομαι τῷ ὀνόματί σου ἐπὶ τῷ ἐλέει σου καὶ τῇ ἀληθείᾳ σου, ὅτι ἐμεγάλυνας ἐπὶ πᾶν τὸ ὄνομα τὸ ἅγιόν σου.

Célébrez, enfants, le Seigneur, célébrez le Nom du Seigneur : que le Nom du Seigneur soit béni dès maintenant et jusque dans l'éternité. Dès le lever du soleil jusqu'à son coucher le Nom du Seigneur est célébré.

Je me prosternerai vers Ton Temple Saint et je confesserai ton Nom sur ta miséricorde et ta vérité, car tu as exalté au-dessus de tout ton Nom, le Saint.

Psaumes  122 et 137.

Χριστός ἀνέστη!

Ἀληθῶς ανέστη!

mercredi 11 avril 2012

Prier avec la prière du coeur.

On peut prier cette prière partout, à la maison, dans la rue, en voyage, en prison, à l'hôpital, etc. Il suffit seulement de l'apprendre. Mais comment ? Ce n'est pas important. D'abord, répète cette prière tout seul, de vive voix, selon ta capacité, dans ta chambre, en route, quand il n'y a personne autour de toi Il faut répéter cette prière lentement, avec atten­tion, sur un ton mineur, comme les mendiants deman­dent l'aumône. « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, ayez pitié de moi, pécheur. »

Répète cette même prière mentalement, dans ton esprit, mais aussi lente­ment et attentivement. Ensuite tu peux associer cette prière  à ta respiration et aux battements du coeur. Seu­lement, ne fais pas cela toi-même, seul. Il faut cher­cher quelqu'un qui pratique déjà cette prière hésychaste : ­il te montrera ce qu'il faut faire. Autrement tu pourrais tomber dans des pensées vaines et des illusions. Il faut plusieurs années pour bien apprendre la prière hésychaste, mais avec la grâce de Dieu, on peut aussi devenir rapidement un maître en cette prière.

Avec le temps, cette prière deviendra perpétuelle. On la com­pare à un ruisseau qui murmure : elle continue tout le temps, quand tu marches, quand tu travailles ou quand tu dors. «Je dors, mais mon coeur veille»

Plus tard, tu n'auras plus besoin de paroles, ni de pensées : toute ta vie sera prière, comme le Père Dorofey le disait du Staretz Jean de Moldavie.

Père Euthémios
cité par Serge Bolshakoff
in Rencontres avec la prière du coeur
AD SOLEM

samedi 31 mars 2012

Ancien Ephraim de Philotheou.


Le Nom de Jésus Christ que nous invoquons dans la prière, contient en lui-même sa propre existence et son propre pouvoir de régénération. Ne vous inquiétez pas au sujet de l’imperfection et de la sècheresse de votre prière, mais avec persévérance attendez le fruit de l'invocation répétée du Nom Divin.

Ancien Ephraim des monastères de Philotheou et saint Antoine.


mardi 6 mars 2012

Le B-A BA de l'Α et l'Ω.

La prière de Jésus n'est pas du rabâchage car elle ne s'étale plus, pour ainsi dire, dans le temps, le Chronos, mais elle ouvre à la plénitude de l'instant, le Kairos, chaque moment d'invocation étant en lui-même, le premier et la dernier, le début et la fin, communion avec Celui qui est l'Α et l'Ω,  avec Celui qui est qui était et qui vient... Celui qui vient... irruption qui fait frémir au cœur de l'instant offert, Présence de celui qui a dit : "Εγώ ειμί ο Ων", "Je suis l'Étant" !
" Κύριε Ἰησοῦ Χριστέ, ελέησόν με"
 "Kyrie Iisou Christe eleison me".
Je te le redis, mon journal,  je voudrais goûter encore et encore à la saveur exquise de ses simples mots humains, parfois comme un enfant ignorant qui ânonnerait avec application les premières lettres de l'alphabet, et savourer ainsi simplement le Nom du Seigneur jusqu'à ce que soudain il foudroie les ténèbres de mon esprit égaré, jusqu'à ce que soudain il s'incarnent aux tréfonds de ma chair de mort...

mardi 28 février 2012

Chemin de Carême.

Que la prière du Nom de Jésus, soit ta nourriture et ton viatique durant ces quarante jours. Qu'elle soit comme les fondations sur lesquelles tu édifieras patiemment la vertu de sobriété, de tempérance et de vigilance.
Que l'épiclèse de Jésus pose sur toute chose le voile de la contemplation et étende sur la souffrance le silence lumineux des cieux nouveaux et de la nouvelle terre tout entiers déjà contenu mystérieusement dans le Nom...  Iesus, terra viventium, Jésus terre des vivants.

comme l'air s’unit à nos corps

"Bienheureux vraiment celui qui de toute la réflexion de son intelligence est collé à la prière de Jésus et appelle celui-ci continuellement dans son coeur, comme l'air s’unit à nos corps et la flamme aux cierges. [...] lorsque le saint Nom vénérable du Seigneur Jésus ne cesse de briller dans la réflexion de l'intelligence, il engendre d'innombrables pensées lumineuses comme le soleil."

Hésychius de Batos, sur la sobriété et la vigilance, chap 196, in "La Philocalie", trad. Jacques Touraille.

 

mercredi 22 février 2012

Mémorial de silence.

J'ai fait de ton Nom mon cantique sur cette terre d'exil,
ma respiration essentielle dans l'asphyxie de ce monde,
ma lampe dans les ténèbres de ma conscience,
mon vêtement dans la nudité de ma désobéissance,
mon mémorial de silence dans le vacarme de l'oubli...
Ce Nom que Tu nous as donné en ton ineffable bonne volonté,
permet-moi de le recevoir, de le prendre de m'en saisir,
de le presser sur mon cœur, maintenant, aujourd'hui encore...
Permet-moi d'y faire ma demeure au long des jours,
 comme Toi, Tu demeures en nous...