dimanche 12 février 2012

Souffle de vie.

"Si donc tu veux vraiment couvrir de honte les pensées, vivre dans l'hèsychia bienheureuse et connaître aisément la sobriété et la vigilance du cœur, que la prière de Jésus colle à ton souffle, et en peu de jours tu verras venir ce que tu cherche."

"Unis au souffle qui passe dans tes narines la sobriété et la vigilance et le nom de Jésus, ou l'incessante méditation de la mort et l'humilité. On sait que les deux sont d'un grand secours."

Hésychius de Batos, sur la sobriété et la vigilance, chapitre 182 et 189, in La Philocalie, traduction Jacques Touraille.
Messages clairs nets et précis au sujet de la respiration et de la prière de Jésus.
Combien de personnes sérieuses dans leur recherche spirituelle et motivées sont allés voir du côté des spiritualités orientales pour trouver une pratique. Car ce ne sont pas des concepts que la plupart recherchaient, encore moins la vénération de dieux étranges et étrangers, mais une pratique pour la vie présente. Cela passait par l'apprentissage d'une assise (combien de fois l'importance de l'assise dans la cellule est évoquée par les pères du désert ? Des centaines de fois !), une attention à la respiration, une invocation pour discipliner le mental, bref, une pratique ancrée dans le concret du corps (La cellule de l'hésychaste, c'est les étroites limites de son corps; au-dedans, elle contient une maison de connaissances. Saint Jean Climaque.) et dans l'instant présent.
Or, là, nous avons tout cela avec l'invocation du Nom et quel Nom ! Le Nom de Jésus qui nous a été révélé et donné par Dieu Lui-même ! Véritable refuge, source de toute paix et de toute guérison.
Depuis que j'ai repris la pratique de l'assise en cellule, comme l'enseignent les pères du désert, le maintient de l'esprit dans les étroites limite du corps, l'unification du souffle, inspir et expir , et de la prière de Jésus, ma pratique c'est stabilisée et considérablement allongé dans le temps. C'est juste de la physiologie et de la psychosomatique, certes... Mais parfois l'assise se prolonge, pour rien au monde je ne laisserais cette immobilité et cette paix, ce n'est pas une prouesse revancharde sur la chair, mais un peu comme un étincelle qui brille comme le sentiment d'un Amour retenu car je ne pourrais pas le recevoir, la certitude d'être pauvre, pauvre, aveugle  et nu , en dessous de tout parce que dépendant de tout, suspendu en Dieu...
Et si pour entrer en relation avec le Dieu Vivant il fallait tout simplement être en contact avec ce qui exprime la vie en nous : le va-et-viens de la respiration, les battements du cœur ?  Et faire taire absolument les concepts forgés par le mental ? Que puis-je savoir sur Jésus qui pourra le remplacer, Lui ? Et surtout, surtout, l'appeler, simplement l'appeler, l'appeler... Lui qui est mon bien, ma lumière mon vêtement...

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