jeudi 6 octobre 2011

4ème jour. Simplement invoquer.

La prière monologique, c'est-à-dire d'une seul pensée, d'une seule parole... Naturellement, comme un ruisseau s'il s'étend trop devient marécage stagnant et bourbier, ou au contraire s'il est resserré entre deux parois rocheuses deviens un petit torrent bondissent et plein de vie, les saillies rocheuses de cette vie me contraignent à resserrer encore mon invocation : à présent c'est un seul mot, la prière du Nom seul que j'essaie d'avoir aux lèvres et dans le cœur : Ièsou, Ιησού, Iesu, Jésus...
Impossible au travail de prier autrement, même les cinq mots grecs de l'invocation "Seigneur Jésus-Christ, fais-moi miséricorde" ne parviennent pas à rassembler suffisamment l'attention au milieu des multiples sollicitations.
De même que pour soulever une très lourde pierre posée sur le sol avec un levier, il faut que celui-ci à son extrémité soit très affuté pour pouvoir se glisser dans le moindre interstice disponible et pouvoir commencer à jouer son rôle, de même donc, il faut que notre esprit soit rassemblé en une fine pointe pour pouvoir se glisser dans le moindre interstice pouvant exister entre nos pensées conditionnées et passionnées (dans le sens de "pathologiques"), et espérer entrebâiller la chape de notre état déchu qui pèse lourdement sur nos vies et nos actes.
La longueur du levier dont dépendra la puissance, c'est l'humilité devant Dieu et les hommes.
La force qui pèsera sur l'autre extrémité du levier c'est l'amour pour Dieu et pour le prochain.
Mais la prière est première car c'est par elle que nous tavaillons à affuter notre levier qui sinon ne pourra pas nous servir à soulever la pierre.
Mais non ! Tout cela est vain ! Tous ces efforts n'aboutissent à rien ! Le levier n'est pas assez long ou la force nous manque ou la patience d'affuter nous fait défaut. un seule chose compte : invoquer le Nom dans une attention adorante et aimante, sans rien attendre sinon le simple fait d'invoquer. Simplement invoquer. Le plus souvent possible.
Ô mon âme toi qui aime le Christ, même très imparfaitement : invoque-le ! Il est tout !

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